« Une trachée artificielle à partir des propres tissus des patients »
Le Figaro, Le Parisien, La Croix
Le Figaro évoque un « nouveau pas dans l'un des grands défis de la chirurgie thoracique : le remplacement de la trachée ». Le journal indique en effet qu’« une équipe de chirurgiens français a utilisé avec succès une technique originale pour reconstruire cet organe à partir des propres tissus du malade ».
Le quotidien explique que « la trachée artificielle a été fabriquée grâce un lambeau de peau [prélevé avec ses vaisseaux au niveau de l'avant-bras], «armé» avec des morceaux de cartilage prélevés sur des côtes ».
« En 6 ans, sept patients ont été ainsi opérés, ont annoncé hier les deux praticiens à l'origine de cette première mondiale, le Pr Philippe Dartevelle, chirurgien thoracique et vasculaire au centre chirurgical Marie-Lannelongue (Plessis-Robinson), et le Dr Frédéric Kolb, chirurgie plasticien à l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif) », indique le journal.
Le Figaro précise que « cinq de ces malades sont vivants et ont repris une vie normale. […] Les deux autres, qui avaient eu des remplacements étendus sur les bronches, sont décédés d'infection. La muqueuse de la peau, qui est dépourvue de cils, s'avère en effet moins efficace que l'épithélium respiratoire normal pour évacuer les particules et les sécrétions bronchiques ».
« Pour prévenir ce risque, des recherches sont en cours en laboratoire pour utiliser un épithélium provenant du nasopharynx, muni des précieux cils », remarque le journal.
Le quotidien ajoute que « cette nouvelle technique devrait permettre de soigner, voire de guérir des personnes atteintes de cancers très étendus de la trachée, non opérables car la chirurgie actuelle serait trop mutilante. […] Selon le Pr Dartevelle, une telle trachée artificielle pourrait concerner quelques dizaines de malades par an en France ».
« Et aucun traitement immunosuppresseur n'est nécessaire puisque tous les tissus proviennent du patient », observe Le Figaro.
Le Parisien aborde également cette « avancée médicale importante ».
Le journal cite Thierry Le Chevallier, cancérologue à l’Institut Gustave-Roussy, qui note que « l’équipe médicale voulait prendre son temps avant de communiquer sur le sujet. […] Les médecins voulaient être sûrs que les deux décès n’étaient pas liés à la technique et ne voulaient pas céder à un effet de mode de communication trop rapide en matière de premières médicales ».
La Croix relève de son côté que « cette «innovation chirurgicale» emprunte à une technique chinoise de prélèvement de peau et à une méthode américaine de reconstruction du larynx ».
