« Tabagisme, les femmes en première ligne »
La Croix, Le Parisien, Libération
C’est ce que titre La Croix sur sa une. Le journal observe sur une double page qu’« en France, en 15 ans, la mortalité par cancer du poumon a été multipliée par 4 chez les femmes de 40 ans », selon une étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy et auteur de l’étude, explique que « dans la tranche 35-44 ans, en 1984, on recensait 1,4 décès par cancer du poumon pour 100 000 femmes. En 1998, le chiffre est monté à 5,6 décès pour 100 000 ».
La Croix poursuit : « En 2006, on recensait 6,3 décès par cancer du poumon pour 100 000 femmes puis 5,3 pour 100 000 en 2007 ».
Le journal observe que « cette mortalité entre 35 et 44 ans est le résultat, selon Catherine Hill, des expositions des 20 à 25 dernières années, «dans la mesure où l’entrée dans le tabagisme se fait massivement entre 15 et 20 ans» ».
Le quotidien constate que « grâce à l’importante réduction du tabagisme masculin, la mortalité par cancer du poumon chez [les hommes] a été divisée par 2 en 10 ans ».
La Croix note que « ce cri d’alarme en France est relayé par l’OMS qui a choisi de placer les femmes au cœur de la Journée mondiale sans tabac », lundi 31 mai. Le journal remarque que « depuis les années 1920, les cigarettiers ont développé une stratégie savamment étudiée pour conquérir les femmes », « cibles de choix de l’industrie du tabac ».
Le quotidien livre notamment les propos du Pr Chantal Raherison, chef adjointe du service de pneumologie du CHU de Bordeaux, qui constate que les femmes de 35, 40, 50 ans « n’imaginent pas qu’on puisse être touché par ce type de maladie à leur âge. Pour beaucoup de gens, le cancer du poumon touche des personnes âgées, au-delà de 60 ou 70 ans ».
La praticienne rappelle en outre qu’« à tabagisme égal, une femme aura plus de risque de développer un cancer du poumon [qu’un homme]. Il existe chez elle une vulnérabilité accrue que nous n’arrivons pas encore à expliquer de manière très claire ».
Libération retient de son côté que « la mortalité par cancer du poumon a été divisée par 2 en 10 ans chez les hommes de 40 ans, […] alors qu’elle a été multipliée par 4 chez les femmes du même âge ».
Le Parisien relève aussi, brièvement, que « les femmes meurent plus qu’avant du cancer des poumons ».