Extrait du discours du Président de la République Française, en date du 24 Mars 2003.
Le texte complet est disponible sur le site de l’Elysée
….Mais je voudrais insister sur une priorité : la guerre au tabac.
Si l'on ajoute aux cancers du poumon les cancers des voies aéro-digestives, ce sont de l'ordre de trente mille décès qui sont chaque année liés directement au tabac. Or, aujourd'hui, une femme sur quatre, un homme sur trois mais surtout un jeune sur deux fume. Le cancer du poumon est l'un des plus dangereux. Le taux de guérison est faible. Si rien n'est fait, le tabac pourrait tuer deux fois plus de personnes dans moins de vingt ans.
La lutte contre le tabac est donc une exigence, une priorité absolue. Les fabricants ne ménagent pas leurs efforts pour rendre plus attractifs des produits qui menacent la vie. A leur imagination presque sans limite nous devons opposer une détermination sans faille, pour dissuader les jeunes de commencer à fumer et pour convaincre les adultes d'y renoncer.
Il ne s'agit pas bien sûr de porter atteinte à la liberté de chacun, mais de tout mettre en oeuvre pour faire évoluer les esprits et par là même pour sauver des vies.
La loi EVIN doit être appliquée sans exception, notamment dans les lieux publics. A ce titre, il est essentiel de faire respecter le principe d'une école sans tabac.
Pour lutter contre le tabagisme des jeunes, le Sénat vient de voter l'interdiction de la vente de tabac aux moins de 16 ans. Il faudra aussi continuer à agir fortement sur les prix, qui influencent de manière déterminante la consommation des jeunes. Dans le cadre du plan cancer, la politique de hausse des prix engagée cette année sera poursuivie avec résolution. Elle a déjà fait reculer un peu la consommation. Dans les prochaines semaines, la France prendra aussi des initiatives auprès de nos partenaires européens en vue de l'harmonisation par le haut de la fiscalité du tabac et du renforcement de la lutte contre la contrebande. La hausse du prix du tabac n'est pas un moyen de renflouer les caisses de l'Etat. C'est un instrument essentiel pour infléchir la consommation. Et les recettes supplémentaires, qui en découleront, financeront la lutte contre le cancer et les grandes actions de la santé publique.
Enfin, il faudra renforcer les campagnes d'information sur les dangers du tabac et prendre des initiatives pour mieux assurer la diffusion des substituts nicotinés, notamment chez les jeunes.