Tant qu’il y aura une plage
où la vague viendra lâcher son miel,
tant qu’il y aura un bois vert de cendre
dont le syrphe multiple travaillera la toile de fond,
tant qu’il y aura une église
majuscule sur notre page de ciel,
tant qu’il y aura un rire ou un pleur d’enfant
moussant au fond de nous,
tant qu’il y aura un arbre dont la fleur adorante
nous ressèmera dans le terreau natal,
nous existerons.
Tant que les sens marqueront le temps, l’espace,
nous ne serons pas néant.
Et quand ils disparaîtront -s’ils disparaissent,
même s’ils disparaissent-
nous resterons rayures de l’éternité.
Eternité de cristal irréparable.